Renaissance d'un Orgue
Renaissance d’un orgue est le pari d’une association à la volonté peu courante !
Car de la volonté il en a fallu, et certainement plus encore que ne l’avaient prévu la paroisse St-Joseph du Bizet et l’Association des Amis des Orgues Armentiérois lorsqu’elles envisagèrent, au début de 1987, la reconstruction de l’instrument de l’église. Certes, et comme on le disait souvent depuis quelques années, il fallait faire « quelque chose »… Les fidèles le pressentaient, l’Abbé Jean-Marie Louf, curé de la paroisse, le craignait bien un peu. Quant à l’organiste, Michel Gossart, il en était convaincu, lui qui à chaque office dominical, menait une lutte serrée avec l’orgue pour tenter d’en extraire le maximum en déjouant les pièges des notes muettes, des jeux muets ou parlant intempestivement... L’instrument à transmission entièrement pneumatique, avait manifestement vécu ! Il devenait urgent de consulter plusieurs facteurs d’orgues afin de recueillir un certain nombre d’avis compétents et de prendre une décision.Du simple entretien à la construction d’un orgue entièrement neuf, toutes les solutions ont été envisagées. Si la première était peu réaliste compte-tenu de l’état de l’instrument, la dernière était à l’évidence illusoire au regard des moyens financiers que pouvaient espérer réunir la paroisse et l’association.
Une voie intermédiaire se dessina alors avec Bernard Cogez, facteur d’orgues à Tourcoing. Elle consistait en la reconstruction d’un instrument comprenant un buffet et une transmission mécanique neuve mais réutilisant les quelques 1300 tuyaux que renfermait l’ancien instrument. Ces tuyaux, contrairement à la transmission, étaient restés en très bon état et pouvaient être repris dans l’instrument neuf moyennant un travail de réharmonisation que l’acoustique de l’église rendait de toute façon nécessaire. C’est cette voie qui fut adoptée par la paroisse et l’association, en concertation avec les représentants de la Commune d’Armentières et de l’Ecole de Musique dont les élèves pourront accéder au nouvel instrument.

L’acoustique pour le moins troublante de l’église a déterminé le choix de l’emplacement de l’orgue. D’une part, la réverbération importante lorsque l’édifice est pratiquement vide, est littéralement cassée dès que le nombre de personnes présentes dépasse la centaine. D’autre part, la tribune est peu propice à l’installation d’un orgue. Très étroite et placée trop haut, elle ne pouvait recevoir qu’un instrument de taille très modeste, peu apte à remplir le vaisseau. C’est déjà cette raison qui avait motivé la construction de l’ancien orgue au niveau du sol, dans un transept. La conjonction de ces deux contraintes, ajoutées à la présence d’un chœur vidé de son mobilier, a conduit le facteur d’orgues et la paroisse a reconnaître le chœur comme l’emplacement le plus adapté pour recevoir le nouvel instrument.
Mis à jour (Lundi, 27 Juillet 2009 13:56)